Histoires gay originales
La sonnerie du réveil fit sursauter Paul. Il avait l'impression de ne pas avoir dormi, pourtant son père l'avait obligé à se coucher à 10h00 la veille. Il faut dire que la journée avait été particulièrement remplie. C'est mollement qu'il se leva et se dirigea vers la salle de bain. Quand il y entra, il vit son frère Benoit qui prenait sa douche. La vision de ce corps nu et humide lui fit venir des picotements dans le nuque et dans le bas des reins. Il resta un moment à mater son frère qui quand il s'en aperçut lui lança :
- Arrête de baver et prépare toi, tu vas être à la bourre.
- Oui, ça va, répondit Paul.
- Non, ça ne va pas. Tu dois être plus dynamique que ça. Allez, zou, sous la douche marmotte.
Ce disant, Benoit donna une tape sèche sur les fesses de son frère qui poussa un glapissement qui n'avait franchement rien de masculin et fila ensuite s'habiller.
Paul prit sa douche, se regarda dans le miroir et se demanda quand il commencerait lui aussi à se raser. Ses pensées furent interrompues par ses deux autres frères qui envahirent la salle de bain et le jetèrent dehors en lui disant qu'il était plus lent qu'une gonzesse. Bref, une matinée normale quoi.
Ses vêtements enfilés, Paul descendit à la cuisine où sa mère l'accueillit avec le baiser rituel du matin. Son père était déjà en train de prendre son petit déjeuner, ce qui était pour le moins inhabituel. En effet, François se levait généralement le dernier puisqu'une partie de son travail se faisait à domicile. Il se tourna vers son fils et lui dit :
- Dépêches-toi Paul, nous avons rendez-vous avec ton proviseur.
- Comment ça ?
- Je n'en sais rien, j'avais un message sur mon portable hier soir. Nous verrons bien de quoi il retourne, Tu n'as pas omis de me parler de quelque chose d'important ?
- Non, de rien, répondit Paul légèrement vexé que son père pût douter de lui.
- Ne te fâche pas Paul, mais vu la journée d'hier quelque chose a pu t'échapper.
- Rien du tout.
Sur ces mots, le jeune homme entama son petit déjeuner. Dès que tout le monde fut rassasié, François fit grimper toute sa tribu dans la voiture et se dirigea vers le lycée, abandonnant les deux plus âgés au passage devant la gare.
Paul et son père franchirent les grilles du Lycée très exactement cinq minutes avant le début des cours et se dirigèrent vers le bureau du proviseur.
Au commissariat, le lieutenant Francin arrivait pour prendre son service. D'emblée, il remarque la présence de la moto de Dagget. Pourtant quand il arriva dans leur bureau, son collègue n'était pas là. Quelques secondes plus tard, le téléphone sonna, il reconnut sur l'afficheur le numéro du commissaire. Francin décrocha et se vit intimer l'ordre de rappliquer dans le bureau de son patron toutes affaires cessantes. Il déposa sa serviette, s'empara de son carnet et se dirigea vers le premier étage. Il était manifestement attendu car la secrétaire lui ouvrit le bureau dès qu'il arriva. Il trouva là, outre le commissaire, le capitaine Livian et le lieutenant Dagget. Le commissaire dit à la secrétaire qu'il ne voulait être dérangé sous aucun prétexte, ferma la porte et déclara :
- Tout ce qui va être dit dans cette pièce devra y rester, me suis-je bien fait comprendre ?
- Tout à fait, Monsieur le commissaire répondit le capitaine pour les trois personnes présentes.
Maria avait eu un peu de mal à dormir cette nuit. Elle pensait sans arrêt à son fils. Elle retournerait le voir après son travail au magasin et avant de rejoindre les bureaux où elle faisait le ménage. Quand elle entra dans la magasin, ses collègues la regardèrent avec curiosité et enfin l'une d'elle lui demanda :
- Comment va ton fils ?
- Ca va, il devrait rentrer à la maison demain.
- C'est vrai qu'il est homo ? demanda une autre. Quelques gloussements se firent entendre.
- Oui, fit Maria, il est homo comme vous dites mais il a surtout risqué sa vie pour protéger son ami, je ne suis pas sur que vos maris fassent la même chose pour vous. Comme le tien, Florence, qui s'est barré quand il a su que tu étais enceinte ou le tien, Colette qui est tellement bourré tous les soirs qu'il a du mal à trouver le trou de la serrure pour ouvrir la porte de chez vous.
Elle avait sciemment pris à partie les deux pestes qui ne manquaient jamais une occasion de pourrir la vie des autres. Ce faisant, elle avait mis les rieurs de son coté. Les deux pestes sortirent vexées et chacune reprit ses activités, après tout, il y avait un magasin à ouvrir.
Robert se réveilla et sentit à ses coté une présence, accoutumé qu'il était à dormir seul. Il reconnut très vite la prostituée qu'il avait embarquée la veille dans le quartier derrière la gare. La jeune femme n'était pas laide mais ses traits commençaient à être marqués par la vie qu'elle menait. Robert se leva et prit dans son portefeuille quatre billets de cinquante euros. Il les posa sur la table de nuit et dit sur un ton rude :
- Tiens salope, prends ton blé et casses-toi.
La jeune femme prise de court au réveil regarda l'argent et dit :
- On avait dit 300.
- Tu ne les vaux pas. Sois déjà contente que je ne te jette pas dehors sans rien.
- Tu es un vrai salopard toi.
- Surveille ton langage, si tu ne veux pas que la police municipale te pourrisse la vie dans les prochaines semaines.
La jeune femme savait ne pas pouvoir argumenter avec ce type. Elle prit son argent, s'habilla en vitesse et fila sans demander son reste. Robert la regarda le sourire narquois, il se savait haï mais il n'en avait cure et puis toutes ces putes devraient être heureuses qu'il s'occupe d'elles. Il consulta ensuite son portable et constata avec plaisir qu'il avait un message de son indic lui disant que les informations demandées étaient disponibles.