Histoires gay originales
Midi, Tony était dans les starting-blocks. Il allait rentrer chez lui. Il ne restait plus que deux heures avant de partir. L'infirmier était revenu en fin de matinée pour lui dire au revoir et lui souhaiter bonne chance pour la suite. Les minutes semblaient interminables. Il lui tardait d'embrasser sa mère et de revoir Paul. L'arrivée de son repas permit de faire diversion et l'occupa durant quelques minutes.
Paul de son coté piaffait d'impatience et ne tenait pas en place, regardant la pendule toutes les trente secondes. Maria lui dit :
- Paul, tu me donnes le tournis. Essaye de rester en place.
- J'ai hâte de revoir Tony.
- Moi aussi, mais t'agiter ne fera pas passer le temps plus vite. Viens te mettre à table, j'ai préparé un petit repas.
François pénétra dans al cuisine au même moment et voyant la table servie s'écria :
- Maria, vous n'auriez pas dû …
- Il fallait que je m'occupe. Moi aussi, je suis impatiente de retrouver mon fils.
- Et bien, profitons-en, bon appétit à tous.
Le repas terminé, la table fut rapidement desservie. Paul et son père complimentèrent Maria pour ses talents de cuisinière et tous se préparèrent à partir pour l'hôpital.
Sur la route, le portable de Paul sonna. L'appel venait de Tony. Paul dit en décrochant :
- Il doit être anxieux de ne pas encore nous avoir vus. Allo, Tony ?
- Paul, c'est toi ? Vous arrivez bientôt ?
- Nous sommes sur la route.
- Faites attention, il y a des journalistes en bas.
- Comment ça ?
- Oui, un est venu jusque dans ma chambre, c'est un infirmier qui l'a fait partir, mais depuis ma fenêtre, je les vois sur le perron.
- Reste dans ta chambre, on vient te chercher.
Paul, après avoir raccroché, se tourna vers son père et demanda :
- Comment allons-nous faire, papa ?
- Vous allez rester dans la voiture Maria et toi. Je vais aller seul chercher Tony. Maria, où est sa carte vitale ?
- Il l'a avec lui.
- Bien, restez dans la voiture.
Après avoir garé la voiture près d'une sortie annexe de l'hôpital, François se dirigea vers l'entrée principale. Il se fraya rapidement un chemin entre les deux ou trois journalistes présents, ne leur accordant pas un regard. L'un d'eux s'écria au moment où il franchissait les portes : "C'est le père du jeune Paul, M. Dolmen quelques mots s'il vous plait. François ne se retourna même pas. Il prit la direction des escaliers et monta deux à deux les marches menant au premier étage. Il se dirigea ensuite vers la chambre de Tony. Il frappa à la porte et entra. Tony était en compagnie d'un infirmier qui lui demanda qui il était. Ce fit le jeune homme qui répondit :
- C'est le père de Paul. Il n'est pas avec vous ?
- Il attend dans la voiture avec ta mère. Tes affaires sont prêtes ?
- Oui, je n'avais pas grand-chose.
François se tourna vers l'infirmier et demanda :
- Y a-t-il des formalités particulières à faire ?
- Rien d'urgent non, Tout peut se faire en différé. Je suppose que vous voulez sortir discrètement.
- Exactement, vous pouvez m'indiquer le chemin pour rejoindre la sortie Est sans repasser par le hall.
- Pas de problème, je vais vous indiquer le chemin. Vous prenez le couloir à gauche, et au bout à gauche et à droite et dès que vous voyez des escaliers vous descendez et vous serez face à la sortie.
L'infirmier ajouta à l'adresse de Tony :
- Donne de tes nouvelles, gamin et embrasse ton copain pour moi.
- Je n'y manquerai pas.
François et Tony filèrent en direction de la sortie. Ils franchirent la porte et s'engouffrèrent dans la voiture. Tony embrassa sa mère et Paul. François démarra le moteur et se dirigea vers la sortie. Très vite, il vit que les journalistes n'avaient pas été dupes et les avaient repérés. Au moment même où ils franchissaient le portail du parking, une moto suivie d'une voiture s'élançaient à leur poursuite.
- C'est ça les petites villes, la moindre histoire devient de suite une affaire d'état.
François prit le parti de ne pas prendre de risque. Au lieu de se diriger vers son domicile ou celui de Maria, il fila en direction du centre ville et plus précisément du commissariat.
--o-O-o--
Pendant ce temps, au commissariat justement, le portable du lieutenant Dagget se mit à sonner. Le numéro était masqué mais le policier se doutait bien de qui il s'agissait. Il décrocha :
- Allo ?
- Dagget, ici Robert Dubois. J'attends toujours mes informations.
- Ecoutez, j'ai été viré de l'affaire, je ne peux plus rien faire.
- C'est ton problème ça et si tu ne veux pas que cela devienne celui de ton père tu vas te démerder pour m'apporter ce fameux enregistrement.
- Vous me demander de voler une preuve ?
- Et alors ? Où est le problème ? T'as de qui tenir, ton père était déjà doué dans ce genre de travail.
- Ok, mais alors vous foutez la paix à mon père.
- Si tu me rends ce service pas de problème, j'oublie ton père. Il pourra passer une retraite heureuse.
- Ok, je vois ce que je peux faire.
- Je t'attends ce soir à 22 heures derrière les ateliers municipaux.
- J'essaierais d'être là.
- Tu y seras sinon ton père saura pourquoi.
- Ok, ok.
Dagget raccrocha et se tourna vers son collègue et dit :
- Je fais un saut au local des scellés, je reviens.
- Ok, à tout à l'heure.
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Robert Dubois venait de raccrocher. Sur que son avocat n'aurait pas approuvé son geste, mais bon, qui était au service de l'autre ? Et puis, il fallait qu'il sorte son fils de ce merdier, il avait failli se faire violer en prison. Il pouvait supporter un fils idiot mais pas un enculé de fils, donc la fin justifiait les moyens.
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Olivier Dubois était dans sa chambre. Peu après son réveil, à l'infirmerie de la clinique, il avait vu arriver son avocat. Ce dernier lui avait dit pour le collier et l'assignation à résidence. Olivier avait demandé des nouvelles de Renald. L'avocat avait semblé agacé mais avait répondu qu'il en était de même pour lui. Cette nouvelle avait rassuré Olivier. Il lui tardait de revoir son copain et de le remercier. Il savait ce qu'il devait à Renald et comptait bien s'acquitter de sa dette.