Histoires gay originales

Déjà le matin, songea Gabriel. Il avait l'impression de ne pas avoir dormi. Il sentait contre lui le corps doux et chaud d'Axel. La respiration régulière du jeune homme lui indiquait qu'il dormait encore. Doucement, il pénétra dans son esprit afin d'y trouver les souvenirs relatifs au fameux Yvan. Peu coutumier de ce genre de recherche, il réclama l'assistance de Phénix.

- Il faut que tu procèdes comme avec un livre précieux. Tu dois caresser chaque page. Si tu agis avec rudesse, les dégâts risquent d'être considérables. Et je ne pense pas que tu veuilles nuire à Axel.

- Bien sur que non !

- Nous cherchons donc des souvenirs liés à Yvan. Axel va nous aider. Je vais le plonger dans un sommeil plus profond, ensuite tu prononceras le nom d'Yvan, on verra bien ce qui sort.

 Gabriel souffla à l'oreille d'Axel "Yvan". Aussitôt, dans l'esprit du jeune homme apparut un visage laid, déformé par la haine. Phénix précisa à Gabriel qu'il s'agissait d'un souvenir donc il était modifié par l'expérience d'Axel et associé à des émotions, ici : la colère, la peur, la haine. Ils explorèrent ensuite les lieux, les dates et les expériences associés à ce visage. Gabriel réalisa ensuite pour lui la synthèse suivante :

Yvan Skivaul, jeune homme, la trentaine, originaire de l'Europe de l'est, possède un passé militaire, il sait se battre. Il est brutal, froid et calculateur. Plutôt beau mec, il attire des jeunes dans ses filets, aussi bien les garçons que les filles, qu'il viole sans distinction. Une fois pris au piège, il les drogue et les oblige à se prostituer ou à voler pour lui. Il n'hésite pas à faire des exemples. Dans les souvenirs d'Axel, il y a un jeune homme dont le bras a été brisé, mais il doit y en avoir d'autres. Son repaire se situe dans un vieil appartement du quartier de la Goutte d'or, rue Myrha. Il dirige son réseau depuis cet endroit. Il semble peu sortir. Il a une sorte de larbin qui lui est tout dévoué et prêt à exécuter tous ses ordres. Axel connait son prénom : Konrad mais pas son nom.

Bien cela constituait une première étape. Ils libérèrent l'esprit d'Axel et le laissèrent doucement émerger de son sommeil. Le jeune homme vint se frotter contre Gabriel et lui dit :

- C'est horrible, je viens de rêver d'Yvan alors que je suis si bien avec toi.

- Ce n'est pas grave, je t'ai dit qu'on allait s'occuper de lui mais pour l'instant, file prendre une douche pendant que je prépare le petit déjeuner.

- Quelle heure est-il ?

- Bientôt neuf heures. Je veux qu'on aille au lycée Montaigne pour t'inscrire en première et que tu recommences tes cours. Allez file.

Axel se dirigea vers la salle de bain. Gabriel dans la cuisine projeta son esprit vers le beau gendarme qui avait été sa première conquête sexuelle et lui suggéra de l'appeler sur son portable. Quelques secondes après, le téléphone sonnait.

- Allo, bonjour Frédéric.

- Bonjour maitre, que puis-je pour vous ?

- je souhaite que tu récupères tous les renseignements que tu peux sur un certain Skivaul Yvan, domicilié rue Myrha à Paris et un de ses acolytes Konrad. Ensuite tu viendras me raconter tout ça chez moi. Disons vers quinze heures.

- Je dois contacter quelques collègues mais ce sera sans problème, maitre, à tout à l'heure.

Gabriel raccrocha au moment où Axel sortait de la salle de bain, toujours nu.

- Axel, mets un peignoir de suite, cette tenue est un appel au viol.

- Humm, c'est tentant.

- Sale gosse. Viens manger.

- Oui, papa.

Pendant qu'ils déjeunaient, Gabriel expliqua à Axel le programme de la journée : dans un premier temps, une visite dans un magasin de fringues, histoire de lui reconstituer une garde robe, ensuite passage au lycée Montaigne pour l'inscription. Un petit repas en tête à tête dans un restaurant du coin et enfin les courses pour les fournitures scolaires. Il fallait être de retour à quinze heures pour l'arrivée de Frédéric qui ne manquerait pas d'être à l'heure lui. Axel demanda :

- Tu ne travailles pas ?

- Non pas en ce moment, éluda Gabriel. Axel n'avait pas besoin d'en savoir plus, pensa-t-il. Range la table, je vais faire ma toilette.

A dix heures précises, les deux hommes quittaient l'appartement et se dirigèrent vers la rue de Rennes. Les vêtements que portait Axel étaient à présent propres mais usés jusqu'à la corde. Gabriel cibla donc un magasin de vêtement convenant à un jeune de 17 ans. En deux temps et trois mouvements, Axel fut équipé de pied en cap. Les retouches aux trois pantalons seraient terminées en début d'après-midi. La visite au Lycée prit à peine plus de temps. Gabriel disposant d'un moyen infaillible de convaincre ses interlocuteurs. On était mercredi, Axel reprendrait les cours au début de la semaine suivant mais compte-tenu de la date avancée dans l'année scolaire, le redoublement devrait être envisagé si les résultats n'étaient pas à la hauteur.

Gabriel fit remarquer en quittant l'établissement qu'il était largement l'heure de déjeuner et ils se dirigèrent vers une brasserie. Gabriel s'assit d'autorité à une table bien placée d'où ils pouvaient avoir une vue sur toute la salle. Un jeune serveur s'approcha et leur tendit une carte en leur annonçant les plats du jour. Alors qu'il s'éloignait, Axel dit, les yeux brillants :

- Moi, je prendrai le serveur.

- Ce n'est pas possible, tu es une vraie chienne en chaleur.

- Je suis juste un ado qui a été frustré et depuis hier, j'ai rencontré un homme formidable en qui j'ai confiance.

- Tu veux bien m'en dire plus sur toi ?

- Que veux-tu savoir ?

- Comment a commencé ta galère ?

- C'était il y a six mois environ. J'ai décidé de dire à ma mère que je suis homo.

- Cela s'est mal passé ?

- Plutôt oui. Elle a fondu en larme en me demandant ce qu'elle avait pu faire de mal. Quand je lui ai expliqué que personne n'avait rien fait de mal, elle m'a regardé en disant que dans sa famille, il n'y avait pas de vicieux.

- Cela a du te faire mal ?

- Assez oui, c'est surtout son regard qui était dur. Quand mon père est rentré le soir même, ils se sont engueulés copieusement chacun reprochant à l'autre d'être la cause de mon homosexualité. Mon erreur a été d'essayer de calmer le jeu. Ils se sont alors ligués contre moi. Je suis devenu le paria de la famille. Et quelques semaines plus tard j'étais viré de la maison.

- Tu n'avais personne vers qui te tourner ?

- Non, je me suis retrouvé seul.

Axel avait des larmes qui coulaient en évoquant ces souvenirs douloureux. Le serveur qui revenait pour prendre les commandes dit :

- Quand on a des yeux pareils, Bello, on a juste le droit de pleurer de joie.

La remarque fit sourire  Axel et Gabriel.

- Je vois que tu as un admirateur.

- Excusez-moi, je n'aurai pas du …

- Si, merci, ça fait du bien à entendre.

Les commandes furent passées et les deux hommes continuèrent à discuter. Axel évoqua alors la galère de la rue, le foyer où deux hommes l'avaient violé sous l'œil indifférent du gardien et enfin sa rencontre avec Yvan. L'homme charmeur avait vite laissé place à l'homme violent, jouisseur et avide. A plusieurs reprises, il avait abusé d'Axel, lui disant que les tapettes dans son genre étaient faites pour ça. La parole était douloureuse mais libératrice pour Axel. Jamais, il n'avait évoqué avec quiconque les sévices qu'il subissait et il se rendait compte à présent qu'il aurait du parler bien plus tôt.

Mar 20 aoû 2013 4 commentaires
Axel est trop chou et sa vie n a pas été facile. Et le serveur est vraiment mignon de lui dire ça ! L avancée de l histoire est progressive. Et le pouvoir que Gabriel a grâce à Phénix est juste génial.
Q.
Q. - le 20/08/2013 à 18h42
Axel doit à présent vivre Gabriel va y veiller.
Pascal
Je ne les vois pas l un sans l autre maintenant. C est un peu la mission de Gabriel que d aider Axel.
Q. - le 20/08/2013 à 23h15
Oui c est vrai
Pascal
Bonjour. Fidèle lecteur des archives d'erog, je viens de découvrir ton blog et j'ai lu avec beaucoup de plaisir l'ensemble de tes histoires.
Félicitations vraiment car tes histoires sont très bien écrites et très agréables à lire. Tu sais aussi créer le suspense nécessaire pour être impatient de lire la suite !
Tu peux désormais me compter parmi tes fidèles lecteurs et je viendrai régulièrement.
krampack - le 21/08/2013 à 10h39

Merci de ton commentaire et de tes encouragements

Pascal
Je ne les vois pas l un sans l autre maintenant.
Q.
Q. - le 21/08/2013 à 19h00
;)
Pascal