Samedi 26 octobre 6 26 /10 /Oct 10:54

  - Paul, Tony, debout, il est temps de vous préparer pour aller au lycée.

Paul ouvrit les yeux pour voir son père écarter les rideaux, ouvrir la fenêtre et faire entrer le soleil.  A ses côtés, Tony ouvrait les yeux. Pour les deux jeunes gens la nuit avait dû être courte.

- Papa, qu'est-ce au tu fais ?

- Je m'assure que vous serez à l'heure. Ouste debout, lança le père en rejetant la couette exposant ainsi la nudité des deux jeunes éphèbes à la fraicheur matinale. Les deux poussèrent un cri de surprise auquel le père répondit par une remarque peu flatteuse sur leur réaction de pucelle effarouchée.

- Vous avez un quart d'heure pour passer à la salle de bain et être en bas pour prendre votre petit déjeuner. Passé ce délai, je viens vous chercher.

Les deux garçons se précipitèrent vers la salle de bain dans leur plus simple appareil. Ils y croisèrent Benoit qui tant par moquerie que par admiration les siffla. Paul le rembarra et ils s'enfermèrent dans la salle de bain. Les affaires furent vite faites, ni l'un ni l'autre n'ayant à se raser, la toilette fut vite expédiée et à l'heure dite, ils entraient dans la cuisine. Benoit, attablé devant une assiette de céréales s'exclama :

- Tiens, voilà nos exhibitionnistes.

- Très drôle frangin, répondit Paul sarcastique.

- Ce n'est pas moi qui me ballade à poil avec mon copain dans les couloirs …

- Ca suffit, vous deux. Nous n'avons pas de temps à perdre en sottise, les interrompit Jacques. Paul, tu retournes au lycée aujourd'hui, Tony idem pour toi, j'en ai parlé avec ta mère. Vous avez des examens en fin d'années et il est hors de question que vous les ratiez.

- Papa, est-ce que Tony peut habiter ici ?

- Nous y réfléchirons, mais pourquoi pas. En attendant, prenez votre repas fissa, ensuite je vous accompagne au lycée.

 --o-0-o--

Au même moment, Jean Quaitte quittait son domicile en direction du journal. Il avait passé une excellente nuit. Il attendait de recevoir les fruits de son travail d'enquêteur. En tournant au  coin de sa rue, il tomba nez à nez avec Mourad, le mâle qui prenait tant de plaisir à le défoncer pendant ses soirées de débauche au sex-shop. Heureusement qu'il était masqué quand il y allait, il ne souhaitait pas que ses nombreux partenaires le reconnaissent. Néanmoins, il sourit en pensant à la taille du membre de l'homme et au plaisir qu'il avait pris avec lui.

- Excusez-moi, monsieur, entendit il Mourad dire de sa voix grave.

Jean se retourna, surpris d'être interpelé. Il eut à peine le temps de voir le poing de l'homme arriver qu'il perdit connaissance sous la violence du coup et tomba à terre. Mourad le prit sous les épaules et le chargea dans une camionnette garée à proximité. Il fit ensuite signe au chauffeur de démarrer et lui cria d'aller à l'entrepôt.

--o-0-o--

- Monsieur la maire, je vous demande de nous suivre au poste, nous avons des questions à vous poser concernant les révélations du "Chroniqueur".

- Vous accordez du crédit aux ragots de ce fouille-merde ?

- Nous avons tout lieu de croire qu'il y a un fond de vérité dans ses ragots comme vous dites.

- Dois-je faire appel à mon avocat ?

-Estimez-vous en avoir besoin ?

Robert était hors de lui. Depuis ce matin, les coups de fil se succédaient, tant des journalistes que de ses associés. Les premiers pour poser encore plus de questions les autres pour lui expliquer qu'il était devenu pour l'instant infréquentable. Et maintenant ce petit lieutenant, comment s'appelait-il déjà ? Ah oui, Francin. Il était respectueux, juste à la limite de l'insolence et manifestement pas fâché de se payer une huile pour son petit déjeuner. Il allait devoir y aller et cette fois-ci ce ne serait pas du gâteau.

--o-0-o--

- Bonjour Maitre, excusez-moi de vous appeler …

- J'avais demandé expressément de ne pas être dérangé.

- Je sais Maitre, mais j'ai reçu un appel de la mairie, Monsieur Dubois vient d'être appréhendé par la police et il vous fait demander.

- Bien merci, je vais voir ce que je peux faire.

- Merci Maitre, bonne journée.

En l'occurrence, elle venait de prendre une tournure qui ne plaisait pas trop à Maitre Manvussa. Il se tourna vers Olivier et lui dit :

- Je crois que ton père a déconné gravement cette fois.

- Ce n'est pas mon père.

- Oui, je sais mais tu comprends ce que je veux dire …

- Oui bien sûr, tu vas y aller ?

- Qu'est-ce que tu en penses ?

- Oui vas-y, c'est un gros con mais comme tu es plus intelligent que lui, tu vas l'aider.

- Ok, Olivier, reste ici et fais comme chez toi, d'ailleurs tu es chez toi.

--o-0-o--

Jean reprenait peu à peu ses esprits. Il était allongé, nu, sur un matelas crasseux les mains attachées aux barreaux du lit. La pièce était sombre mais il distinguait un rai de lumière sous la porte. Que s'était-il passé et pourquoi avait-il été agressé ? Il voulait en avoir le cœur net et cria en direction de la porte :

- Il y a quelqu'un ?

Il n'attendit pas longtemps avant de voir la porte s'ouvrir et la lumière s'éclairer. Devant lui se tenait Mourad. L'homme le regardait avec un grand sourire.

- Tu es réveillé ma beauté ? Tu as de la chance, mon patron m'avait demandé de te donner une correction sévère, mais quand je t'ai déshabillé, j'ai reconnu ton cul.

- Qui êtes-vous, mentit Jean feignant de ne pas le connaitre.

- Tu sais qui je suis, ma beauté, j'ai souvent visité ton cul. Tu te souviens de ce que je t'avais promis le jour où je te trouvais à l'extérieur du sex-shop ?

- De quoi parlez-vous ?

- Oui, tu sais, je le vois dans tes yeux. Tu vas devenir la fatma de Mourad. Tu vas faire la pute pour moi. Personne ne sait que tu es ici. Tu es à moi. Et comme je tiens toujours mes promesses, je vais t'enlever ce que tu as en trop, la fatma de Mourad, elle n'a pas de couilles.

- Nonnnn !!! hurla Jean en voyant l'homme approcher un cutter à la main.

--o-0-o--

Jacques venait de se garer devant le lycée, il espérait que l'entrevue d'aujourd'hui se passerait mieux que la précédente. Suivi des deux garçons, il pénétra dans le bâtiment de la direction de l'établissement et se dirigea vers le bureau du proviseur. La secrétaire lui ouvrit le bureau et Jacques entra. L'homme en face de lui n'était pas le proviseur, du moins pas celui qu'il avait vu lors de la première rencontre. L'homme l'invita à s'assoir ainsi que les deux jeunes gens. Il demanda ensuite à sa secrétaire de lui faire apporter du café.

- Monsieur Dolmen je souhaite vous présenter les excuses de l'établissement pour la manière dont votre fils et vous avez été traités par mon prédécesseur.

- Merci, monsieur le proviseur.

- Non, c'est normal. Sa conduite a été pour le moins inqualifiable et il devra en répondre, vous serez probablement contacté par l'administration pour exposer vos griefs.

Il se tourna vers Tony et lui dit :

- Vous devez être Tony Pozzi.

- Oui monsieur.

- Bien, heureux de vous voir de retour. Je crois qu'il est temps que vous rejoignez votre classe tous les deux et n'oubliez pas que des examens vous attendent en fin d'année.

Les deux garçons prirent congé ainsi que Jacques, ravis que cette partie de leur vie reprenne un cours normal.

--o-0-o--

Robert avait compris que sa situation était particulièrement grave quand il avait vu au commissariat le vieux Dagget en pleine discussion avec un capitaine de police. Il se doutait que l'ancien était en train de tout lui balancer. Bien sur la quasi-totalité des affaires étaient prescrites mais elles n'en éclaireraient pas moins d'un jour très défavorable celle qui l'amenait au poste.

La garde à vue avait duré assez peu de temps et dès que son avocat fut arrivé, il avait été transféré au tribunal et présenté au juge. Il s'était fait piéger, il en avait conscience. Toutes les armes dont il avait usé depuis des années s'étaient brutalement retournées contre lui et le juge l'avait mis en examen et avait demandé la détention préventive. Gérard, son avocat, avait fait son boulot mais les faits et les preuves étaient contre lui. Alors maintenant, il suivait ce surveillant à travers les couloirs de la maison d'arrêt et se tenait à carreau. Ils s'arrêtèrent devant une cellule, le surveillant ouvrit la porte et dit :

- Bonsoir Maxou, on t'amène un nouveau compagnon de cellule. Soyez gentil avec Maxou, Monsieur le maire, son précédent compagnon de cellule s'est suicidé il est encore un peu choqué.

Robert entra dans la cellule et découvrit en face de lui un colosse de deux mètres tout en muscle avec un faciès de tueur. Quand il se retourna pour parler au surveillant, la porte venait de se fermer. Il sentit la main du géant se poser sur son épaule pendant que ce dernier lui disait :

- Salut ma belle, on va bien s'amuser tous les deux ….

 

FIN

Par Pascal - Publié dans : La spirale - Communauté : Histoire, video, photo
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