Dimanche 9 juin 7 09 /06 /Juin 13:05
Durant toute l'après-midi, la dernière phrase de Jérôme a tournée dans ma tête : "Pourtant, il est raide dingue de toi". J'aurais aimé pouvoir en discuter avec Franck mais je ne savais pas par quel bout attaquer la discussion. Aussi, avons-nous parlé de tout et de rien tout au long des kilomètres qui défilaient.
Nous avons fait une pause douche sur une aire équipée mais contrairement à notre habitude, nous avons repris la route pour nous diriger vers une aire "glauque à souhait" aux dires de Franck. Il voulait me montrer une des faces les plus sombres du sexe. Je lui ai dit que je pensais avoir déjà vu pas mal de choses. Il n'en doutait pas mais toute expérience est bonne à prendre.
Nous arrivons donc sur une aire qui me rappelle celle du Bordelot, où j'ai rencontré Franck. Elle lui ressemble et en même temps l'atmosphère est très différente. Ici, ça fait plus zone, l'éclairage est quasi nul, les parkings sont plus petits, il n'y a pas d'aire de pique-nique ou d'aire de jeux pour les enfants. Non, pas que les aires de jeux soient utiles pour la baise le soir, je ne suis pas pervers à ce point là, mais cela donne une coté rassurant à l'endroit.
Franck m'explique que cette aire fait partie des plus anciennes de l'autoroute. Un jour certainement elle sera refaite et perdra son statut de baisodrome.
Nous descendons du camion et nous enfonçons dans un bosquet. Franck me demande de ne pas le lâcher d'une semelle. Je ne pense pas être particulièrement trouillard mais l'endroit n'a rien de rassurant. En avançant sur le sentier à peine éclairé par la lune, nous voyons de part et d'autres des ombres qui s'affairent. Tout se passe sans bruit ou avec des sons étouffés. Sur notre droite, il semble y avoir un groupe. Franck se dirige vers lui en me tenant par la main.
A notre arrivée, le groupe s'écarte de lui-même comme pour nous intégrer. Il y a là, outre nous, une demi-douzaine de mecs qui entourent un jeune à poil en train de se faire enfiler par les deux bouts. Certains des spectateurs ont la bite à l'air, manifestement ils attendent leur tour. Le jeune qui sert de trou n'a pas l'air à la fête, l'obscurité ne permet pas de voir son visage mais les gémissements et les cris qu'ils poussent ne sont pas tous dus au plaisir. L'homme qui l'encule donne de puissants coups de rein sans se préoccuper de son partenaire. De la même façon, celui qui se fait sucer oblige de la même façon le passif à suffoquer et cherche par tous les moyens à enfoncer sa bite au fond de sa gorge. J'entends Franck demander :
- Il est là depuis longtemps ?
- Ca doit faire un bon moment oui. D'ailleurs si tu veux le baiser, faut voir avec lui et ça coute deux euros pour le défoncer et un euro pour le faire sucer.
En disant cela, il désigne un gars un peu à l'écart. Le type ressemble à un gorille mais en moins aimable. Il tient, à la main, une bourse qui à l'air bien fourni. Franck s'approche de lui et engage la conversation.
- Salut Rénald.
- Franck, vieil escroc, comment vas-tu ?
- Bien et toi. Je vois que tu as mis un bâtard au taf.
- Oui, il gagne pas mal mais il n'est pas très enthousiaste. Qui c'est le mignon qui t'accompagne ?
- Marc, je l'ai en stage pour une semaine.
- Tu veux que je lui fasse faire de la pratique ?
- Non, répond Franck en rigolant, je veux pouvoir toucher les bords quand je l'encule.
J'ai envie de répondre mais Franck me serre le coude et je comprends qu'il vaut mieux que je la ferme. Franck reprends :
- Et lui ça fait longtemps qu'il taffe pour toi ?
- Ca fait quatre, cinq mois maintenant. C'est un junkie que j'ai ramassé dans les chiottes d'un bar à Lyon. Il était raide défoncé. Je l'ai mis au vert à la ferme pendant un moment le temps de le désintoxiquer et de l'habituer à la bite.
- Il n'est pas PD ?
- Ca, j'en sais rien et, tu me connais, je m'en fous. Pour moi, c'est un bout de viande à faire taffer. De toute façon, s'il veut bouffer il n'a pas le choix. En tout cas une chose est sure, quand je l'ai défoncé la première fois il était bien serré. Il doit l'être beaucoup moins maintenant.
Durant toute la discussion, des hommes se sont approchés pour mettre leur obole dans la bourse et pouvoir profiter de la pute à disposition. Est-ce que Rénald est un salop ? Je ne sais pas, ce dont je suis sûr c'est que je ne voudrais pas tomber entre ses pattes. Maintenant regardons les choses en face, grâce à lui, le bâtard à l'œuvre a un toit sur la tête, ne se drogue plus et bouffe tous les jours à sa faim. Rénald n'est pas fou même si son bon cœur est mu par son portefeuille et sa perversité. Il garde toujours un œil sur la scène qui se déroule devant nous. Il intervient à un moment pour virer un mec qui veut couper la file et griller les autres. Vers 23 heures, il annonce que les grilles sont closes et qu'il ne prend plus de nouveau client. Franck lui demande
combien lui a rapporté la soirée, il répond environ une centaine d'euros. Il semble satisfait. Il propose ensuite à Franck de repasser dans une petite heure pour un spectacle peu ordinaire. Quand ce dernier lui demande de quoi il retourne, Rénald reste évasif.
Nous nous éloignons. Franck me prends par le cou et m'embrasse. Puis il déclare :
- Tu vois, ici c'est un peu le coté obscur du sexe. C'est l'addiction. Rénald n'est pas plus un salop qu'un autre, il exploite un marché.
- Quand même, tu crois que le mec qui passait à la casserole était volontaire.
- Je n'en sais rien et crois moi tant qu'il ne montrera pas qu'il veut s'en sortir, je ne ferai pas le moindre geste vers lui. Nous sommes tous, quelque part, responsables de nos actes. Lui, c'est la came qui l'a conduit là mais personne ne l'a forcé à se camer. Si demain, il veut s'en sortir alors je l'aiderai mais je n'essayerai surement pas de faire son bonheur contre son gré.
- C'est dur quand même.
Je reste pensif après les déclarations de Franck. Nous continuons notre tour. Plus loin, nous croisons deux hommes qui semblent franchement éméchés. L'un d'eux me désigne et dit à son copain :
- Eh, regarde un anus frais.
- Calme-toi, il faut demander au monsieur, s'il est disponible.
- Non, pas dispo ce soir les gars, les prévient Franck.
- C'est pas cool, j'ai encore les couilles pleines.
- Viens on va aller se faire le gros routier…
- OK au moins on ira dormir plus légers.
- Je lance à Franck un regard interrogateur auquel il répond par un regard d'incompréhension et de fait nous emboitons le pas aux deux ivrognes. Les cris et gémissements du passif, nous avertissent qu'une action est en cours avant de la voir. Le spectacle que nous découvrons est assez impressionnant.
C'est en effet ce vieux Bob que nous retrouvons dans le rôle du passif. Il est à plat ventre sur une table de camping, le cul à l'air en train de se faire besogner sans concession par un mâle manifestement bien monté. Bob encaisse du sévère. Le mec qui lui tape dans le cul n'a aucun scrupule. A tel point que quand il jouit, il lui dit : "voilà bâtard, maintenant t'es bien engrossé et plombé." Et il ajoute : "Allez les gars, à qui le tour ? Je le mets à dispo pour la nuit. Cette chienne a été mise en cage de manière définitive parce que c'est un violeur alors défoulez vous."
Je suis presque choqué de voir ça. Je sais bien que ce mec m'a agressé mais je trouve la punition trop dure. Je me serre contre Franck qui me murmure à l'oreille : "Calme-toi, ce n'est pas de ta faute mais de la sienne. Rien ne l'a forcé à te violer, il ne fait que payer les conséquences de ses actes."
Je ne peux empêcher mes larmes de couler. Devant nous, les deux soudards vont péniblement violer Bob. Le pauvre morfle mais les deux vont se vider les couilles en le ramonant comme la dernière des catins. Un des deux termine en lui shootant dans les couilles. Le pauvre diable beugle et du coup prend une beigne et reçoit l'ordre de la boucler.
C'est Franck qui va m'arracher à ce spectacle navrant pour me ramener vers l'endroit où est Rénald. Il y a toujours un attroupement. Mais la nature du spectacle a changé, le bâtard est à présent à quatre pattes et une couverture lui couvre le dos. Nous rejoignons le maitre de cérémonie qui déclare que ce soir il y aura deux saillies. Je vois le visage du mec se tendre un peu. Autour de nous, les hommes approuvent et commencent à discuter. Renald annonce l'arrivée de Ralph. Je guette autour de moi, qui peut être ce Ralph ? Et soudain je le vois et je comprends. Blond, poil ras, truffe au vent, Ralph est un superbe Labrador. Son maitre l'approche du bâtard. Le chien le monte et le maitre guide le pénis vers l'anus du garçon. Un grand coup de bassin et le chien et dans la place. Le garçon laisse échapper une plainte douloureuse pendant que l'animal commence des vas et viens forcenés dans son ventre. Je ne sais pas si les grimaces que l'on devine sur le visage du bâtard dans l'obscurité sont dues au plaisir ou à la douleur. La séance va durer quelques 40 minutes avec le premier chien, le temps que celui-ci se décolle. Je verrai des larmes couler des yeux du bâtard manifestement épuisé. Pourtant, il n'est pas au bout de ses peines puisque la seconde saillie doit avoir lieu et cette fois c'est un doberman qui est amené. La scène qui se déroule sous mes yeux est d'une violence inouïe. Ce pauvre type n'est qu'un jouet entre les pattes du chien. Heureusement qu'il y a la couverture car sinon son dos serait labouré. Quand le chien lâche enfin sa semence, le pauvre diable pousse un hurlement de douleur et s'effondre sur ses avant-bras. Un seau dos aidera cette fois au décollage. Le chien flatté par son maitre sera évacué pendant que les spectateurs applaudissent. Franck me dira que tous ont payé 15 euros pour assister au spectacle. Rénald quant à lui s'approche de son bâtard et lui met un collier autour du cou. Le garçon pleure, il n'en peut plus. Son maitre se penche et lui parle à l'oreille en le caressant comme un animal. La bâtard se serre alors contre son maitre et lui montre ainsi sa reconnaissance. Puis Rénald se relève et entraine son bâtard qui le suit à quatre pattes comme un bon toutou, pour un peu il remuerait la queue.
Tout le monde est parti, nous avons regagné le camion. Je suis plus prostré qu'assis sur mon siège. Franck m'appelle mais sa voix me semble lointaine. Il me rejoint et me prend dans ses bras.
- Il fallait que tu visses tout ça, gamin, je suis désolé.
- Je ne veux pas finir comme ça, Franck.
- Rien ne t'y oblige.
- Et si tu te lassais de moi ?
- Je ne suis pas inquiet.
- Moi si !
- Nous allons dormir sur l'aire suivante, en route.
Le camion démarre, quand nous regagnons l'autoroute, il me semble que je retrouve de l'air frais. Les quelques vingt kilomètres qui nous séparent de l'aire suivante passent comme un rêve. J'ai l'impression d'arriver dans une oasis après avoir connu la jungle. Sur la couchette, je me blottis dans les bras de Franck. Son contact me rassure. Garde-moi près de toi et protège-moi Franck, s'il te plait.
Par Pascal - Publié dans : Une semaine en camion
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