Jeudi 18 juillet 4 18 /07 /Juil 18:54

Maria et François venaient de quitter la chambre. Paul et Tony se regardaient en se tenant la main. C'est Tony qui brisa le silence et demanda :


- Explique-moi ce qui s'est passé, Paul.


- De quoi te souviens-tu ?


- Je suis arrivé au lycée un peu en avance …


- Toi, en avance au lycée, tu étais malade ?


- Ca va, ça va. Bref, Renald et Olivier m'ont suivi de près. Quand ils m'ont vu, ils m'ont demandé pour samedi. Et je leur ai dit que ce ne serait pas possible,
que tu avais déjà d'autres engagements. Olivier a dit qu'il comprenait. Honnêtement, je l'ai cru. Je n'avais pas fait attention que Renald était passé derrière moi et il m'a coincé les bras,
pendant que l'autre me filait des coups de poings dans le ventre. Il me disait que mes explications, ils en avaient rien à foutre et que si je n'étais pas capable de faire obéir une salope, ils
allaient me montrer comment faire. Ensuite, ils m'ont donné un coup au visage et je ne me souviens de rien de plus.


- Ils m'ont envoyé une vidéo de toi vers 11 heures. Tu semblais inconscient. Tu avais du sang sur le visage. Une voix m'a ordonné d'appeler un numéro de
téléphone, ce que j'ai fait. Là, ils m'ont expliqué que puisque je n'étais pas disponible samedi, je devais venir l'après-midi même à une adresse qu'ils m'enverraient par courriel sinon tu en
subirais les conséquences.


- Qu'est-ce que tu as fait ?


- Sur le coup rien, j'étais tétanisé. Je ne savais plus quoi faire. Benoit est arrivé et m'a demandé ce qui se passait, il me voyait pleurer. Alors je lui ai tout
dit.


- Vous ne les avez pas maitrisés à deux ?


- Non, Benoit est un garçon très pratique. Il m'a embarqué à la maison et il a appelé notre père. Ensuite, je me suis contenté de leur obéir.


- Explique-moi ça !


- Antoine Chréteur, le meilleur ami de mes parents est commissaire de police. Mon père l'a appelé et il est venu de suite. Il était accompagné de deux lieutenants
de police. Ils m'ont demandé de leur expliquer ce qui s'est passé. J'ai été obligé de leur dire pour nous deux et pour nos jeux.


- Je m'en doutais, tu as bien fait. Ils n'ont rien dit ?


- Un lieutenant a eu l'air surpris, mais ils n'ont rien dit, non.


- Et ensuite ?


- Nous avons attendu le courriel avec l'adresse. Antoine m'a expliqué ce qui allait se passer. Il a sorti un micro comme dans les films et me l'a installé sur la
poitrine. Il m'a dit que je devrai y aller seul, que je serai en permanence sur écoute et qu'ils interviendraient en cas de besoin. Je dois t'avouer que je n'étais pas très fier. Antoine m'a dit
que c'était normal, seuls les inconscients n'ont pas peur. En même temps, je ne pouvais m'empêcher de penser à toi.


- Tu es trop mignon, allez la suite s'il te plait.


- Voilà, voilà ! Quand le courriel est arrivé, je n'ai eu qu'un gros quart d'heure pour aller dans cette espèce de hangar où tu étais détenu.


- C'était où ?


- Un hangar derrière les ateliers municipaux. J'y suis allé et je suis entré en suivant les indications du courriel. Ils étaient là tous les deux, manifestement,
ils avaient bu en m'attendant. Le plus grand, je ne connais pas leur nom,…


- Le plus grand c'est Olivier, l'intello du groupe, l'autre plus petit c'est Renald.


- Olivier donc m'a dit que j'avais bien fait d'obéir, parce que sinon ils t'auraient tabassé encore plus. Tu étais allongé à terre inconscient. Je dois avouer que
je n'en menais pas large. Comme Antoine me l'a dit, je leur ai demandé ce qu'ils voulaient pour qu'ils le répètent et que ce soit enregistré. Quand je leur ai dit que j'allais porter plainte, ça
les a fait rire. Ils m'ont répondu que les fiottes comme moi n'avaient pas de couilles, que j'avais la trouille que mes parents apprennent que j'étais une salope et une pédale. Enfin bref, ils
m'on débité des horreurs. Et il y en a un qui a ouvert son pantalon et qui m'a dit d'arrêter de dire des conneries et de me rendre utile en lui taillant une bonne pipe.


- Putain les bourrins. Ils se prennent pour qui ?


- Ca je ne sais pas, ce dont je me souviens, c'est de sa tête quand il a entendu la voix du lieutenant qui sortait de l'ombre dire "Ca na va pas être possible
tout de suite car vous êtes en état d'arrestation pour voie de fait, enlèvement, séquestration, chantage et tentative de viol. Beau palmarès pour des jeunes de votre âge."


- Putain, ils ont du flipper grave.


- Tu sais quoi ? Je n'en avais rien à faire parce que je m'étais précipité vers toi pour voir comment tu allais.


- Et il se passe quoi maintenant ?


- Maintenant, m'a dit le commissaire, ça va être dur parce que ces deux connards vont tout faire pour se dédouaner et essayer de nous faire endosser une part de
responsabilité.


- Comment ça ?


- Je ne sais pas mais il va falloir être fort et se soutenir l'un l'autre. Et je crois qu'il va falloir aider ta mère parce qu'elle va entendre des choses
terribles et devoir affronter le regard des autres. Tu t'en sens capable ?






- Si tu es avec moi, oui.  
Par Pascal - Publié dans : La spirale - Communauté : Histoire, video, photo
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