Lundi 15 juillet 1 15 /07 /Juil 18:08

Tony avait la tête qui tournait, il avait tellement mal qu'il ne savait plus quelle partie de son corps le faisait souffrir. Les lumières défilaient devant ses yeux et l'éblouissaient. Il entendait des voix étouffés et des sons lointains. Il sentait que Paul était à ses cotés. Plus que sa voix, c'était sa chaleur et le contact de sa main dans la sienne qui lui indiquait sa présence. Ce contact fut rompu brutalement, Tony poussa un cri qui se perdit dans le vide. Les lumières étaient à présent fixes et des visages passaient au dessus de lui. Il sentait des mains qui le manipulaient mais aurait été incapable de dire ce qui lui arrivait.

Paul était resté coincé de l'autre coté des portes battantes. Il restait debout figé à fixer l'inscription : "Réservé au personnel autorisé". Il aurait été incapable de dire combien de temps s'était écoulé quand son père arriva et le prit dans ses bras et lui dit :

- Viens t'assoir mon grand, les médecins viendront nous voir.

- Il va aller bien, n'est-ce pas ?

- Oui, je pense que ça ira. Il faut que tu te reposes un peu. Il est entre de bonnes mains, tu as fait exactement ce qu'il fallait, je suis très fier de toi.

Paul posa sa tête contre l'épaule de son père et laissa doucement couler les larmes le long de ses joues. C'était moins des larmes de tristesse que d'épuisement. Tellement d'événements s'étaient produits depuis ce matin. A présent, ses nerfs lâchaient. La présence rassurante de son père à ses cotés l'aidait aussi à se laisser aller.

Ce moment de paix fut interrompu par l'arrivée d'une femme qui semblait affolée. François, le père de Paul, se leva et se dirigea vers elle.

- Mme Pozzi ?

- Oui ? Qui êtes vous ?

- Je suis François Dolmen, le père de Paul. C'est nous qui avons accompagné Tony.

- Comment va-t-il ? Que s'est-il passé ?

- Calmez-vous madame, il est avec les médecins, nous en saurons plus dans un moment et c'est lui qui vous expliquera tout.

- C'est votre fils là ?

- Oui, c'est Paul.

La femme s'approcha du jeune homme qui se leva, intimidé par cette petite femme sèche  laquelle Tony ressemblait tellement. Elle lui dit :

- Merci de t'être inquiété pour lui.

- C'est mon ami, madame.

- Tu es un vrai ami aussi. Sais-tu ce qui s'est passé ?

Paul se tourna vers son père qui lui fit un signe de dénégation de la tête et répondit :

- Il vous le dira lui même.

 La femme s'assit. Paul proposa d'aller chercher des cafés. Son père lui donna un peu d'argent et il s'éloigna. Il se demandait comment expliquer à cette mère que son fils et lui sont amants et que c'est à cause de cela qu'il a été enlevé et tabassé, parce qu'il a pris la défense de Paul. Il fallait que Tony se réveille.

En revenant de la machine à café, Paul rencontra deux policiers qui se dirigeaient vers les urgences. L'un des deux l'interpela et lui demanda s'il était Paul Dolmen. Il répondit par l'affirmative. Le policier lui demanda alors de les suivre. Paul dit qu'il était en train de rejoindre son père et continua sa route, les bras chargé de café. Les deux hommes le rejoignirent à l'entrée de la salle d'attente et l'obligèrent à s'arrêter en l'attrapant par le bras. Le jeune homme poussa un cri en se renversant le café chaud sur la main, ce qui alerta son père qui accouru. Il regarda les deux policiers et demanda :

- Que se passe-t-il ?

- Circulez, monsieur, Police nationale, cette affaire ne vous concerne pas.

- Au contraire, je crois qu'elle me concerne, ce jeune homme est mon fils et il est mineur. Donc je réitère ma question que se passe-t-il ?

- Votre fils doit être entendu dans le cadre de l'enquête concernant l'agression de Tony Pozzi. Il semble qu'il soit impliqué. Nous devons le conduire au commissariat pour qu'il soit interrogé par le lieutenant en charge de l'affaire.

- Qui a demandé cette interpellation ?

- Le commissaire Antoine Chréteur.

- Bien, nous allons voir ça.

François sortit son portable et appela un numéro en mémoire dans son répertoire. Il porta le téléphone à son oreille. Le correspondant ne mit pas longtemps à répondre.

- Allo, Antoine ? C'est François.

- …

- Oui, je vais bien. Je t'appelle parce que je suis à l'hôpital avec Paul. Nous avons accompagné le jeune Pozzi.

- …

- Non, pas de nouvelle encore. Il y a ici deux policiers qui veulent interpeler Paul.

- …

- Oui, je te les passe. Messieurs, le Commissaire Chréteur au téléphone pour vous.

Celui qui semblait le plus gradé prit l'appareil.

- Adjudant Thibault, bonjour Monsieur le Commissaire.

- …

- C'est le lieutenant Dagget qui nous a ordonné de procéder à l'interpellation, monsieur.

- …

- Bien, Monsieur. A vos ordres.

L'homme tendit le téléphone à François et dit :

- Il semble qu'il ait eu un malentendu. Je vous présente nos excuses. Pourrez-vous passer au commissariat central dès que possible ? Nous prendrons, alors, la déposition  du jeune Paul.

- Aucun problème, messieurs. Merci d'être passés nous prévenir.

- A votre service, bonne journée.

Pendant ce temps là, au commissariat, le lieutenant Dagget décrochait son téléphone. Il eut la surprise d'entendre la voix de son commissaire lui intimer l'ordre de se présenter dans son bureau immédiatement. Etonné par une telle requête, il se hâta vers le bureau de son supérieur. A son arrivée, il trouva le commissaire en train de discuter avec le capitaine.

- Lieutenant, fermez la porte !

- Oui, monsieur le commissaire.

- Qui vous a demandé d'interpeler le jeune Dolmen ?

- Il est partie prenante dans cette affaire, monsieur. Il semble que ce soit ses agissements qui ont provoqués l'enlèvement du jeune Pozzi.

- Pouvez-vous m'expliquer votre théorie ?

- Vous n'ignorez pas que nous avons interpelé deux jeunes adultes, ils prétendent que Dolmen les a provoqués. Je voulais éclaircir ce point.

- Et dans quelle mesure, le fait qu'un des deux mis en cause soit le fils du maire, a-t-il de l'importance dans votre théorie, lieutenant ?

- Monsieur le commissaire, ces deux jeunes sont de familles honorablement connues, le jeune Dolmen quant à lui semble avoir des mœurs douteuses, il me semble que nous devons tirer ça au clair.

- Vous faites de la police respectueuse lieutenant ?

- Pardon ?

- Oui lieutenant, respectueuse : obséquieuse avec les puissants et implacable avec les petits ?

- Mais, je pensais …

- Ne pensez pas lieutenant. Ici, nous faisons de la police suivant les règles de droit. Et au passage, je vous rappelle qu'être homosexuel ne constitue en rien un délit. Vous êtes dessaisi de ce dossier. Le capitaine Livian va analyser cette histoire et s'il y trouve quoique ce soit d'irrégulier, vous irez vous expliquer avec la commission de discipline. Suis-je clair ?

- Oui, monsieur le commissaire.

- Vous pouvez disposer.

Le lieutenant sortit, il avait l'air sonné comme un boxeur à la fin d'un match. Le commissaire se tourna vers le capitaine et dit :

- Je crois que se dossier va soulever un paquet de merde.

- J'espère que le jeune Paul est solide, il va être malmené.

- Je ne m'inquiète pas pour Paul, sa famille est là. Je m'inquiète pour le jeune Tony. Pourra-t-il assumer sa relation avec Paul ?

Par Pascal - Publié dans : La spirale
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