Mercredi 14 août 3 14 /08 /Août 18:00

Gabriel rentrait chez lui après une journée bien remplie. Comme à son habitude, il devisait avec son symbiote. L'humain aimait que Phénix lui racontât son histoire et les différentes anecdotes qui avaient jalonné son existence. Le trajet jusqu'à l'appartement de Gabriel était court et agréable. Le duo traversa le boulevard Saint Germain et tourna à droite dans la rue de Rennes. Au lieu de suivre la grande artère, ils empruntèrent la rue Bonaparte en direction de la place Saint Sulpice.

Soudain Gabriel pensa :

- Phénix …

- Oui, je sais Gabriel, nous sommes suivis. Heureux que tu t'en sois rendu compte tout seul.

- Je vais essayer de voir qui c'est.

Gabriel projeta une sonde mentale et effleura l'esprit de leur poursuivant. Il ne voulait pas le blesser, juste connaitre ses intentions. Il œuvra donc avec la plus extrême prudence.

A sa grande surprise, il vit qu'il s'agissait d'un adolescent, un gamin de 16 ans. Il avait l'intention au détour d'une rue plus sombre que les autres de leur arracher la sacoche contenant les papiers de Gabriel. Ce qui n'était pas clair en revanche, c'était les motivations, il y avait à la fois de la faim et de la peur. La faim pouvait se comprendre, mais peur de quoi ou de qui.

Gabriel ralentit le pas et laissa le jeune se rapprocher.

- Tu conduis cette affaire comme un expert, depuis tout à l'heure je en suis que spectateur, lui souffla Phénix.

Gabriel ne répondit pas. Il fit juste mine de s'arrêter pour regarder une vitrine. Le jeune arriva à leur hauteur. La vitesse avec laquelle il agit alors faillit prendre Gabriel par surprise. Le jeune attrapa la sacoche, tira un coup sec et voulu partir en courant. Malheureusement pour lui, Gabriel tourna sur lui-même et se retrouva face à lui, lui coupant la route. Il lui dit :

- Bonjour Axel, que ma vaut le plaisir.

Le jeune homme le regardait éberlué. Il articula :

- Comment connaissez-vous mon nom ?

- Je sais bien d'autres choses encore, mais ce n'est ni le lieu, ni le moment d'en discuter. Viens avec moi.

- Où ça ?

- Chez moi benêt. Comme ça, tu pourras aussi prendre une douche parce que tu pues.

Gabriel en profita pour lui insuffler une bonne dose de confiance en son interlocuteur. Le jeune homme éclata en sanglot et se réfugia dans les bras de l'homme qu'il avait prévu d'agresser. Gabriel le réconforta quelques secondes puis l'invita à  le suivre.

Le trajet jusqu'à l'appartement de Gabriel, rue Cassette, fut de courte durée pourtant l'adolescent se retourna pas moins de sept fois pour s'assurer qu'on ne les suivait pas. Gabriel s'était lui assuré qu'ils n'étaient ni épiés ni suivi.

Gabriel ouvrit la porte et s'effaça pour laisser entrer Axel. Le jeune homme avait l'air gauche et intimidé. Gabriel lui demanda de retirer ses chaussures. Le fumet qui s'en dégagea était explicite. Il poussa le jeune homme vers la salle de bain, lui donna un peignoir et lui ordonna de se déshabiller et  de lui donner ses affaires pour les laver.  Axel le regarda avec crainte.

- Je ne vais pas te violer. Je veux juste que tu arrêtes d'empester.

Axel sourit et en moins d'une minute fut nu et il déposa ses vêtements dans le lave-linge que lui désignait Gabriel. Il sauta ensuite prestement dans la douche alors que Gabriel lançait la machine.

Revenu dans le salon, Gabriel attrapa son téléphone et commanda deux pizzas pour le soir. Il s'installa ensuite dans un fauteuil, un  verre à la main, attendant qu'Axel le rejoigne.

Ce dernier qui n'avait pas pris une douche depuis plusieurs jours, prit son temps, savourant chaque seconde de cette douche chaude et réconfortante. Il enfila ensuite le peignoir que Gabriel lui avait donné et après s'être séché les cheveux il le rejoignit dans le salon.

Gabriel l'invita à s'assoir et lui proposa un verre. Axel, désirant conserver ses esprits, opta pour un soda.

- Explique-moi un peu ta situation Axel. Pourquoi as-tu essayé de me voler ma sacoche ?

- J'y étais obligé, répondit le jeune homme, rouge de confusion.

- Qui t'oblige à ça ?

- Je ne peux pas le dire, il va me tuer.

- Ecoute, tant que tu es avec moi, je t'assure que tu ne risques rien.

- Il est vraiment dangereux, je l'ai vu casser le bras d'un jeune qui refusait de faire le trottoir.

- Là, il va vraiment falloir que tu me le présentes, je suis impatient.

- Vous ne comprenez pas …

- Non, toi tu ne comprends pas et c'est normal. Il ne me fait pas peur et si tu me fais confiance, il ne pourra plus jamais te faire de mal. Comment t'es tu retrouvé dans ses griffes d'ailleurs ?

- Mes parents m'ont foutu dehors quand ils ont découvert que j'étais homo et j'ai pas mal zoné. Quand je l'ai rencontré, il avait l'air sympa, il m'a donné un toit. C'est après que ça s'est gâté. Il a voulu que je me prostitue et comme je suis mineur que je vole.

- Des parents sympas, dis moi. On ira leur rendre visite si tu veux. Tu as quel âge ?

- 17 ans.

- Tu étais au Lycée ?

- Oui en première, mais bon j'ai arrêté.

- Ok, maintenant tu vas m'écouter. J'ai horreur du gâchis et toi dans la rue c'est du gâchis. Alors tu vas reprendre tes études. Et pour être sûr que tu sois tranquille, tu vas me dire qui est le connard qui te fait si peur, on va le mettre hors d'état de nuire.

- Comment vous allez faire ?

- Je ne sais pas encore, mais tu vas me dire qui c'est !

- Il s'appelle Skivaul, Yvan Skivaul.

La sonnerie de la porte d'entrée retentit, faisant sursauter Axel. Gabriel sourit en disant :

- C'est juste les pizzas, pas d'inquiétude.

- J'ai eu peur.

Gabriel partit ouvrir et fit entrer le jeune livreur. Il paya la commande et revint avec les boites. Il installa les boites sur la tables, prit des couverts et invita Axel à le rejoindre. Ce dernier qui semblait mort de faim, ne se fit pas prier. La discussion repris au cours du repas.

- Ca fait longtemps que tu n'as pas mangé?

- Rien depuis deux jours.

- Pourquoi ça ?

- Yvan ne nous donne à manger que si on ramène du blé.

- Il me plait de plus en plus celui-là. Où vous retrouvez-vous ?

- Il a un appartement dans la quartier de la Goutte d'or. C'est là-bas qu'on doit aller mais je n'aime pas trop parce que je sais que je vais passer à la casserole, et je ne prends pas mon pied.

- Ok, on passe une bonne nuit et on s'occupe de lui demain.

- Comment ça on ?

Gabriel projette alors sa pensée vers Axel. Il lui retire son peignoir, le soulève et délicatement viens le déposer sur ses genoux. Il le serre dans ses bras et lui dit :

- Est-ce que ça te convient comme réponse ?

- Tu joues avec le feu Gabriel.

- Ouah, comment vous faites ça ?

Gabriel ne répond pas et pose délicatement ses lèvres sur celles d'Axel et doucement va chercher sa langue. Puis, il le soulève et l'emporte dans la chambre où il  le dépose sur le lit et lui dit :

- Tu veux en voir plus ?

- Oh que oui, je veux tout voir, tout tester, tout goûter …

- Gourmand … 

Par Pascal - Publié dans : Phénix - Communauté : Histoire, video, photo
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