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Histoires Gay de Pascal
Les histoires publiées sur ce blog sont purement fictives, toute ressemblance avec des personnages ou des lieux existants ou ayant existés serait purement fortuite.
Je suis friand de vos commentaires et suggestions. N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez de mes histoires ou à m'envoyer un courriel (rubrique : Contact). Je réponds à tous.
Je rappelle que même si je n'en parle pas dans mes histoires, le SIDA tue toujours et que le seul moyen connu à ce jour pour l'éviter est le port du préservatif. Vivez dans la réalité pas dans la fiction, protégez vous !
L'avocat arriva au commissariat. Il n'eut pas besoin de se présenter, il était connu. Il fut immédiatement conduit en salle d'entretien et on lui amena son jeune client. Ce dernier, à la vue de l'avocat pensa que ses ennuis étaient derrière lui et commença à faire preuve de morgue vis-à-vis des agents de police.
Dès qu'ils furent seuls, l'avocat fit assoir le jeune et lui dit :
- Olivier, tu vas me faire le plaisir de fermer ta grande gueule et de m'écouter. A partir de maintenant, tu vas faire profil bas. Je vais essayer de sauver ton cul mais ce n'est pas gagné d'avance et si tu continues à jouer au con, c'est perdu d'office. Est-ce que je suis clair ?
- Comment ça ? Je ne vais quand même pas m'excuser devant une tapette ?
- Tu sais quoi, une fois que tu seras en prison, tu vas être catalogué comme violeur. Or dans la hiérarchie des prisonniers, les violeurs sont au bas de l'échelle et régulièrement tabassés par les autres détenus. De plus, avec ta petite gueule d'ange, je ne te donne pas deux jours avant de servir de vide-couille à un ou plusieurs caïds. On verra après ça qui est une tapette, imbécile.
Le jeune regarda l'avocat, éberlué. Jamais, on ne lui avait parlé sur ce ton. L'avocat enchaina :
- Ce n'est pas la première fois que j'essaye de te tirer du mauvais pas où tu t'es fourré, mais je dois avouer que cette fois-ci, tu as fait fort. Je résume : violence, enlèvement, séquestration et tentative de viol. Il ne manquait plus que le meurtre pour être complet. Qu'est ce que tu crois, imbécile, que je fais des miracles ? Le procureur va se régaler en lisant ton dossier, surtout que tes frasques passées même si elles n'ont pas données lieu à poursuites, ne sont pas inconnues de la justice, tu as déjà une belle réputation.
- Qu'est-ce que je dois faire ?
- Je préfère ce ton là. Bien je vais t'expliquer notre stratégie …
Les lieutenants Dagget et Francin étaient en pleine discussion quand Paul arriva avec son père au commissariat. Cette diversion permit à Dagget de se retirer d'une conversation dans laquelle il n'avait pas le beau rôle, son collègue et ainé lui expliquant le sens profond du mot déontologie.
Francin fit assoir Paul et son père et commença l'audition. Le jeune étant mineur la présence du représentant légal était indispensable. Paul répéta à nouveau son histoire, n'omettant aucun détail. Le lieutenant lui expliqua qu'il serait certainement convoqué chez le juge pour être confronté aux deux mis en cause et qu'il en serait de même pour Tony. François demanda s'il était utile de contacter un avocat. Francin répondit que c'était toujours utile, surtout s'ils décidaient de se constituer partie civile pour le procès. Enfin, il leur dit que l'avocat d'Olivier Dubois essaierait sans doute de minimiser les actes de son client voire en reporterait la responsabilité sur les deux victimes, créant et remuant au besoin toute la boue nécessaire.
Pendant ce temps, Dagget quitta le poste de police et se rendit chez son père. Dès son arrivée, ce dernier comprit que quelque chose n'allait pas. Il entreprit donc de faire parler son fils.
Le lieutenant lui raconta alors le coup de fil qu'il avait reçu du maire et les problèmes qu'il avait avec sa hiérarchie. Son père lui demanda alors :
- Dois-tu quelque chose au maire ?
- Tu le sais bien, tu lui dois d'avoir évité la prison, il y a dix ans.
- Ce n'est pas ma question. Lui dois-tu quelque chose, toi, en personne ?
- Non rien du tout.
- Alors fais ton boulot et ne t'occupe pas du reste.
- Mais papa, tu sais qu'il peut te faire du tort.
- Oui, mais c'est mon problème, pas le tien. Tu n'es en rien lié à mes erreurs passées. Et si je dois affronter mes erreurs, je sais que tu seras là pur me soutenir mais tu dois vivre ta vie. D'ailleurs, j'estime que cette dette a largement été remboursée.
- Que dois-je faire alors ?
- Ce que tu estimes juste mon fils. Sans te préoccuper des conséquences et sans hypothéquer ton avenir, sinon demain c'est toi qui sera à la merci du fils Dubois.
Cette vision du fils Dubois en train de lui donner des ordres fit frissonner Dagget. Le père n'était déjà pas drôle, mais le fils était carrément un pervers qui prenait du plaisir à faire souffrir les gens autour de lui.
Le père Dagget sortit du réfrigérateur une bouteille de vin blanc et amena deux verres sur la table. En silence, il remplit les deux verres et en tendit un à son fils. Les deux hommes se regardèrent et le père dit enfin :
- Fais ce que je n'ai pas su faire : avoir une vie honnête. Et débarrasses toi de ces dettes d'honneur débiles. A ta santé mon fils …
Maria Pozzi quittait l'hôpital et se dirigeait vers l'arrêt de bus pour regagner son domicile. Exceptionnellement ce soir, elle n'irait pas travailler. Dommage qu'il eût fallu l'hospitalisation de son fils pour cela. Après le départ de Paul et de son père, elle était restée auprès du jeune homme et elle l'avait écouté lui expliquer de sa rencontre avec Paul, des sentiments qui naissent, de l'amour qui grandit. Si son éducation catholique traditionnelle ne l'avait en rien préparée à ce qu'elle venait d'entendre. En revanche, la longue discussion qu'elle avait eue avec François, le père de Paul, lui avait montré à quel point, son fils et son bonheur était infiniment plus important que tout le reste. Elle repensait à l'agression dont son fils avait été victime et paradoxalement elle était fière que son fils se fût montré courageux au point de risquer sa vie pour défendre son camarade. Le reste n'était que des histoires d'alcôve et peu importe qui couchait avec qui. A sa descente du bus, elle se résolut à aller faire une petite prière pour remercier Dieu d'avoir sauvé son fils. Contrairement à don habitude, elle ne s'agenouilla pas au fond de l'église mais près du chœur, en pleine lumière. Elle récita une prière de remerciement muette et resta quelques minutes à méditer. A ses cotés un prêtre s'agenouille et lui proposa son assistance. Elle déclina l'offre et le remercia. L'homme lui dit alors :
- Pensez-vous qu'il soit séant de remercier Dieu d'avoir sauvé votre sodomite de fils ?
La femme se tourna vers lui comme frappée par la foudre. L'homme lui adressait un regard réprobateur et continua :
- Vos actions vont mener le fils de notre maire en prison, vous devriez vous repentir de la manière dont vous l'avez élevé.
Le sang de Maria ne fit qu'un tour, elle regarda l'homme dans les yeux et lui dit :
- Honte à vous, vous demandez à la mère de renier le fils pour sauver un criminel.
- Non, je demande à la croyante de rejeter le démon.
- C'est vous le démon, et c'est vous que je rejette, pauvre type.
Maria se leva et très droite se dirigea vers la sortie. Sur son chemin, une dame d'un certain âge lui attrapa le bras et lui dit :
- C'est vous qui êtes dans le vrai, Madame. Dieu vous bénisse.
Forte de cet encouragement, Maria rentra chez elle, consciente que la bataille allait être rude.
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